Evolution de la veille globale :
Depuis la deuxième moitié du 20ème siècle, les professionnels ont pratiqué la veille technologique dans le domaine de la recherche appliquée, cette veille consiste essentiellement à suivre les publications scientifique et les brevets.
Au fur et à mesure, pour se renseigner sur les concurrents, les entreprises commencent à réaliser des études de marché afin de suivre les innovations de leurs concurrents, les exigences des consommateurs et le positionnement de leurs produits. Elles renouvelaient ces études à chaque fois qu’elles prévoyaient un changement de leurs stratégies. Or, elles devenaient vulnérables si un événement important se produisait entre deux études de marché. Elles se rendent compte en fin, le besoin de suivre en continue l’évolution de leurs concurrents et de leurs consommateurs, ainsi se développèrent les activités de veille concurrentielle.
Avec la libéralisation du commerce international, les entreprises ont découvert qu’elles payaient plus chers leurs matières premières et leurs sous-traitant. En calculant, les économies potentielles qui peuvent réaliser, elles ont pris conscience de l’enjeu de bien suivre les informations concernant leurs achats. C’est pour ces raisons, qu’elles ont ressenti le besoin d’observer le marché des fournisseurs et des matières premières, elles ont donc développé la veille commerciale.
La mondialisation de l’économie a été accompagnée par le développement des normes et de la législation internationale, certaines entreprises ont perdu une part importante de leur chiffre d’affaires après la sortie d’un nouveau règlement. Ce qui les a poussé à s’intéresser aux lois votées et mêmes toutes celles en préparation, en développant la veille juridique.
Fort de ces constats, les entreprises ont intégré des techniques de veille globale au sein de leurs démarches de développement :
Point 1 : L’information comme instrument de la stratégie
La veille au sein de l’entreprise a pour objectif de répondre aux besoins en informations des professionnels dans le pilotage de leur projet. Pour éviter tout décalage entre les orientations stratégiques de l’entreprise et la réalité des projets conduits sur le terrain, elles ont ressenti le besoin de croiser les réflexions stratégiques avec la collecte des informations de terrain. Les entreprises pratiquent souvent l’analyse des opportunités et menaces pour l’examen de leurs positionnement dans l’environnement. La recherche d’information vient de la perception d’une menace ou d’une opportunité possible. Pourtant, c’est en fusionnant la connaissance intime des forces et des faiblesses de son entreprise avec une vision étendue de son environnement que le dirigeant peut décider ses axes de développement. En effet, c'est grâce à la perception d'une menace que les entreprises peuvent détectées une opportunité.
Point 2 : La logique réseau en interne
L’information est un enjeu de pouvoir dans l’entreprise. En facilitant la prise de décision, l’information permet de se valoriser dans un environnement caractérisé par la compétition interne où chacun cherche à défendre sa place et à progresser dans sa carrière.
Point 3 : La logique réseau en externe
La complexité du marché international pousse certaines entreprises à nouer des alliances qui finissent souvent par des fusions-acquisitions. Elles ont découvert progressivement que les organismes publics et privés représentaient une opportunité très intéressante pour développer leurs activités. En effet, les entreprises peuvent bénéficier de leurs installations techniques et de leurs expertises. C’est pour cette raison, qu’elles doivent s’inscrire d’avantage dans une logique de réseau externe et dans une synergie public-privé.
Point 4 : Les stratégies indirectes
Les asiatiques, depuis l’ère de SUN TZU, analysent d’une manière indirecte dans les batailles et les guerres. Au contraire, les études prouvent que les occidentaux fonctionnent d’une manière directe. En effet, les occidentaux ont développé le concept de front alors que les asiatiques ont adopté des stratégies militaires fondées sur la ruse et la surprise. Les occidentaux ont créé le jeu d’échecs où deux camps s’affrontent à mort, les asiatiques, le jeu de go où deux adversaires cherchent à occuper le maximum de territoire pour étouffer l’autre. D’où la célèbre citation de SUN TZU « Vaincre sans livrer bataille ».
L’observation des affrontements concurrentiels montrent que la décision de planifier indirectement est plus sage que l’affrontement direct.
Point 5 : L’information, un outil d’attaque et de défense
La publicité et les médias serrent depuis longtemps à promouvoir l’image de marque et les produits des entreprises. Ces derniers, ont mêmes procédé à des règlements de compte commerciaux par le biais des médias. On remarque que certaines entreprises ont décidé de déstabiliser leurs concurrents en utilisant l’information comme une arme d’attaque. En parallèle, les médias ont accru considérablement l’importance de l’image des entreprises, ils peuvent même conditionner les succès comme la disparition des entreprises.
Point 6 : L’information est un outil de lobbying
Toutes ces techniques de guerre de l’information qu’on vient d’évoquer, se mêlent à des pratiques d’influence et de lobbying, très moins développées en Tunisie, et qui sont condamnées lourdement par le code pénal.
Point 7 : Le rôle de la culture
Pour éviter de perdre du temps et des ressources dans l’adaptation des produits et services, les entreprises ont intérêt à ce que les goûts de leurs consommateurs ne varient pas trop d’un segment de marché à un autre.
Point 8 : La gestion de la coopération-concurrence
La mondialisation des marchés imposent aux entreprises tunisiennes de traiter différemment leurs relations avec leurs concurrents. Beaucoup de nos entreprises se sont engagés dans des coopérations avec leurs concurrents directs, en considérant que le développement de produits impose des investissements inaccessibles, et des moyens humains parfois impossibles. D’où les avantages de la coopération-concurrence qui permettent de minimiser les coûts des investissements et partager les risques.