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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 10:07

Le fondement du mouvement Nidaa Tounes est centré autour de l'échec remarquable de l'islam politique, de la Troïka et plus précisément du mouvement Ennahdha. Depuis sa création en 2012 et jusqu'à la campagne législative, ce nouveau rassemblement a adopté un message clair, intelligent et attractif. Preuve à l'appui: Nidaa Tounes est devenu la première force politique tunisienne.

 

La "presque coalition" entre Nidaa Tounes et Ennahdha était prévisible pour les uns, une surprise pour les autres. Certes, cette collaboration entre dans le cadre de l'intérêt national, mieux vaut donc se mettre sur la même longueur d'onde que de s'opposer. Néanmoins, nous nous interrogeons sur la crédibilité du message des deux grands mouvements de la Tunisie post révolution, si nous prenons en considération la pénalisation des ex alliés d'Ennahdha par la masse centriste et progressiste lors des législatives.

 

Les accolades, les compliments et ce récent respect partagé entre ces deux acteurs nous laissent perplexes. Etant donné que depuis le 23 octobre 2011, nous avons subi des attaques objectives et subjectives, des insultes, et des messages haineux véhiculés par les leaders des deux partis.

D'ailleurs, nous avons frôlé à maintes reprises la confrontation physique entre les deux camps, à la Kasbah, Le Bardo, l'Avenue Habib Bourguiba, etc.

Certes, l'homme absurde est celui qui ne change jamais, mais l'homme hypocrite est également celui qui change rapidement.

 

Objectif atteint et mission accomplie, les deux mouvements ont gagné les législatives, et maintenant ils peuvent travailler sereinement et manipuler librement ensemble, à la Frank Underwood.

Il faut revenir donc au meeting parisien de l'été 2013, entre M. Caid Essebsi, M. Ghannouchi, et la nouvelle star politique montante Slim Riahi, homme d'affaires au passé mystérieux et président du Club Africain. Ils se sont mis d'accord sur l'adoption d'une politique de compétition, une alliance opportuniste dans le but ultime de gouverner et de partager le pouvoir.

 

La confrontation est inutile, c'est une perte du temps, ces trois acteurs semblent emprunter la sagesse machiavélique: "Si tu peux tuer ton ennemi, fais-le, sinon fais en un ami." La présidentielle à M. Caïd Essebsi et le gouvernement à Ennahdha, mais qui sème le vent récolte la tempête. A l'issue du scrutin, Ennahdha s'est trouvé deuxième dans les législatives et Marzouki est passé au deuxième tour de présidentielle.

 

Fort de ces constats, Le président sortant semble être l'intrus, il présente un danger au pacte de partage de Paris. Non invité ou opposant à ce pacte, nous l'ignorons.

Les tunisiens devraient déficeler ce pacte de partage, ils devraient se demander si le choix de vote est fondé sur conviction sincère et logique, s'ils sont convaincus par M. Caïd Essebsi ou par le président sortant M. Marzouki, ou même par M. Ghannouchi.

 

Ces dirigeants, issus de la vieille école, sont-ils capables de réaliser les rêves de la jeunesse tunisienne, dans un contexte de partage de pouvoir et dans une conjoncture d'incertitude économique et sociale nationale et internationale. Pourront-ils rassembler sagement les Tunisiens et relever les défis économiques, sociales et diplomatiques?

Avec l'absence inquiétante de débats sur les programmes durant les législatives et même durant la campagne présidentielle, les Tunisiens devraient comprendre que notre défi clé est un projet de mentalité, d'attitude individuelle, personnelle et professionnelle correcte, de respect d'autrui, de propreté. Un enjeu de créativité, de productivité et d'innovation.

 

Winston Churchill disait que l'un des problèmes de notre société aujourd'hui, c'est que les gens ne veulent pas être utiles mais importants. L'utilité se présente donc dans la nécessité d'existence d'une nouvelle voix tunisienne, une voix de la jeunesse de demain.

Il est temps pour les forces démocrates et centristes de s'unir autour d'un projet prospectif d'union nationale, de justice sociale et de développement économique décentralisé.


L'élection municipale marquera-t-elle le début du changement ?

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